21

La marquise se découvre des talents de conteuse

 

 

 

 

Après quelques tâtonnements et secondée par Verbena, Victoria avait réussi à remettre sa vis bulla en place, et se sentait beaucoup mieux.

Ses ébats de la veille au soir l’avaient délicieusement fourbue et elle était heureuse de son nouveau statut d’épouse. Après un copieux petit-déjeuner de harengs fumés, œufs et saucisses, biscuits, fruits au sirop et crème épaisse, Phillip et elle avaient pris place à bord de la berline qui devait les emmener en voyage de noces.

Au retour, elle avait les joues roses et une mine épanouie.

Sitôt rentré, Phillip s’était rendu en ville pour régler diverses affaires avec son fondé de pouvoir et son banquier. De son côté, Victoria entreprit diligemment de mettre à jour sa correspondance, une tâche fastidieuse dont elle fut sauvée par une invitation inopinée de tante Eustacia à prendre le thé.

— Tu es resplendissante, ma chère marquise, s’exclama la vieille femme lorsque Kritanu fit entrer Victoria dans le boudoir. Quelle bonne mine. Tu respires le bonheur !

Victoria se pencha pour embrasser la joue étonnement douce et lisse de sa tante.

— C’est vrai, ma tante. Mais je suis malgré tout impatiente de reprendre ma mission.

— Voilà qui fait plaisir à entendre, jeta Max sans conviction depuis l’autre côté de la pièce.

— Max, je n’ai pas encore eu l’occasion de vous remercier d’être venu au mariage, répondit Victoria.

Maintenant qu’elle nageait dans le bonheur, Victoria avait pris la décision de ne plus jamais se laisser chagriner par ses remarques acerbes. Il était évident que son humeur taciturne était le résultat d’une trop grande solitude.

Il s’inclina.

— Ce fut un plaisir de vous rendre service.

Il semblait avoir décidé lui aussi de rentrer ses griffes.

— Votre voyage de noces s’est-il bien passé ? poursuivit Max qui se tenait debout et attendait qu’elle s’asseye pour l’imiter. J’espère que le marquis va bien et qu’il n’a pas l’intention de retourner au Calice d’argent.

Peut-être pas.

— Le marquis et moi n’en avons jamais plus reparlé depuis ce soir-là, précisa Victoria en se gardant de hausser le ton.

— Victoria, je sais bien que tu rentres à peine de ta lune de miel, intervint tante Eustacia, mais nous avons appris que des vampires projetaient de lancer un raid dans les jardins de Vauxhall cette nuit. Et en dépit de la grande habileté de Max, il nous a semblé que la présence de deux Vénatores n’était pas de trop pour déjouer leurs plans.

Le cœur de Victoria tressaillit d’excitation, puis elle se souvint :

— Phillip m’emmène au théâtre ce soir. Mais... à quelle heure dois-je me libérer ?

— A minuit, bien sûr, rétorqua Max. Mais j’imagine que vous n’aurez aucun mal à persuader votre époux de rentrer de bonne heure.

Victoria stoppa net la rougeur qui lui montait aux joues.

— Je devrais en effet pouvoir persuader aisément mon mari de rentrer de bonne heure. Naturellement, je risque d’être occupée pendant un petit bout de temps avant de...

— Bien sûr, acquiesça Max en fixant sur elle un regard sombre et froid. Mais pensez-vous pouvoir vous libérer avant qu’un trop grand nombre d’innocents ne se fassent massacrer ? Je passerai vous prendre à minuit.

— C’est inutile, répondit Victoria, ses bonnes résolutions soudain envolées. Je vous retrouverai là-bas.

— Je passerai vous prendre insista-t-il. Jamais vous ne pourrez me retrouver dans les jardins de Vauxhall.

— Il faut que je trouve un moyen de quitter la maison à l’insu de Phillip.

— Il devrait s’endormir comme un bébé après une soirée aussi bien remplie, dit Max soudain radouci. Mais peut-être pourriez-vous l’aider avec... ceci.

Plongeant une main dans sa poche il en sortit une petite fiole.

— Pour éviter qu’il ne se réveille et découvre que son épouse s’est volatilisée.

Victoria se saisit du petit flacon qu’il agitait doucement en l’air.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle.

Max lui suggérait-il de droguer son mari ?

— C’est un salvi. Une protection. Un dispositif de sûreté qui s’avère parfois très utile.

— A condition de ne pas se faire prendre en train de l’administrer, ou de se voir contraint de l’avaler soi-même, dit Victoria en coulant un regard à Eustacia qui semblait s’être murée dans le silence. Comme si elle avait compris qu’une intervention de sa part ne servirait à rien.

Victoria allait-elle pouvoir faire absorber cette drogue à Phillip ?

Le fallait-il vraiment ?

Et s’il se réveillait et découvrait qu’elle n’était ni dans le lit qu’elle partageait avec lui depuis deux semaines, ni dans sa propre chambre à coucher ?

Le liquide à peine bleuté était transparent et aussi fluide que de l’eau. Oui, il le fallait. Pour le protéger, elle devait non seulement lui mentir... mais le droguer.

Elle ne pouvait pas courir le risque qu’il se réveille et s’expose une fois encore au danger.

 

 

— Je me sens un peu lasse, murmura Victoria. Je préférerais mille fois être au lit que dans cette loge... pas vous ?

D’un petit coup de langue, elle effleura le creux de son oreille d’un geste rapide et taquin. Puis reprenant une attitude digne et comme il faut, elle tourna à nouveau son attention vers la scène du théâtre.

Phillip remua sur son siège. Il avait manifestement en tête d’autres choses plus importantes que la pièce... qui n’était d’ailleurs pas déplaisante.

— Nous pourrions nous esquiver au prochain entracte... Ah ! mais justement.

Les comédiens étaient en train de sortir de scène.

Victoria à son bras, ils se frayèrent un chemin à travers la foule compacte des spectateurs qui étaient sortis de leurs loges pour bavarder et se montrer dans les couloirs.

Phillip l’aida à monter en voiture puis monta à son tour. Au lieu de s’asseoir sur la banquette opposée, il prit place à côté de sa chère et tendre et l’attira à lui pour l’embrasser.

— Mon Dieu, ma chérie, votre nuque est glacée ! Vous êtes sûre que tout va bien ? demanda-t-il surpris.

— Tout va bien, Phillip. Si ce n’est que j’ai oublié mon réticule dans la loge ! Il y a la broche de tante Eustacia à l’intérieur... Pourriez-vous aller le chercher ?

— Mais bien sûr, ma chérie. Ne bougez pas, je reviens tout de suite !

Dès qu’il se fut à nouveau engouffré dans le théâtre, elle sortit le piquet caché dans les plis de son jupon et descendit de la berline sans faire de bruit pour ne pas attirer l’attention du cocher.

Une foule de laquais et de cochers attendait dans l’allée à côté des voitures. Incertaine de l’endroit où se cachait le vampire, Victoria décida de se laisser guider par son instinct et tourna au coin de la rue. Elle déboucha dans une venelle mal éclairée et peu fréquentée, mais lorsqu’elle arriva à proximité de la troisième voiture de la file, elle sut qu’elle touchait au but.

Un grognement sourd et rauque lui parvint de l’intérieur. Voyant que le cocher n’était pas à sa place, Victoria ouvrit la portière à la volée.

Le vampire, une femme, présentait tous les signes de quelqu’un qui vient d’achever son repas  – ou de l’entamer. Elle portait un long manteau noir et une coiffure compliquée et plutôt réussie à laquelle se mêlaient des gemmes et des rubans. N’eût été le sang dégoulinant au coin de ses lèvres et l’étrange couleur de ses prunelles, elle aurait pu passer pour une innocente jeune fille de la bonne société.

— Comme c’est gentil à vous de vous joindre à nous, dit-elle à Victoria en guise de bienvenue.

Rapide comme l’éclair, elle se jeta sur Victoria et l’agrippa des deux mains pour la hisser dans la berline avec une facilité due en bonne partie au fait que Victoria ne chercha pas à se débattre. Cependant, une fois à l’intérieur, celle-ci prit les choses en main. Grimpant sur la banquette opposée, elle brandit son pieu de frêne sous le nez de la femme vampire.

Celle-ci fit un bond en arrière en roulant des yeux affolés.

— Vénatore !

— Enchantée de faire votre connaissance, dit Victoria en la transperçant d’un coup de pieu.

Pouf ! La créature avait disparu. Victoria se retrouva seule avec ce qu’elle supposait être le cocher, à en juger par ses habits rien moins qu’élégants.

Elle le souleva et le plaça vers la lumière pour examiner ses blessures et voir s’il pouvait être sauvé. La morsure était profonde et continuait de répandre un filet de sang rouge vif. Elle tâta l’autre côté de son cou, à la recherche de son pouls... puis sentit quelque chose de poisseux sous ses doigts. La vampire l’avait mordu là aussi.

Si Phillip et elle étaient sortis du théâtre ne serait-ce qu’une ou deux minutes plus tôt, elle aurait pu flairer la présence du vampire et sauver ce malheureux.

Mais trop tard, l’homme était mort.

Elle ouvrit la portière pour sortir, puis se figea sur place en apercevant Phillip qui venait dans sa direction en appelant son nom. Vite, elle referma la portière.

Jetant un coup d’œil discret par la vitre, elle attendit qu’il ait dépassé le coche, puis dès qu’il se fut éloigné, courut regagner leur berline. Mais juste au moment où elle tournait au coin de la rue, elle réalisa que Phillip était peut-être en danger s’il croisait un vampire en chemin.

A son grand soulagement, elle le vit qui revenait sur ses pas en se hâtant, comme s’il avait décidé de poursuivre ses recherches dans une autre direction. Elle regagna la berline où le laquais l’accueillit avec soulagement.

— Ah, Madame ! Mais où étiez-vous passée ?

Elle n’eut pas le temps de répondre car au même instant Phillip tourna au coin de la rue et l’aperçut.

— Victoria ! Mais où étiez-vous donc ? Oh, mon Dieu, cette tache sur votre robe ! C’est du sang ?

— Montons dans la voiture. Je vais tout vous expliquer, lui dit-elle.

Il était presque onze heures et elle ne voulait pas manquer son rendez-vous avec Max.

Tandis que Phillip l’aidait à remonter en voiture, Victoria songeait à ce qu’elle allait dire.

— Avez-vous retrouvé mon réticule ?

— Non, très chère, il n’y avait rien dans la loge. Victoria...

— Oh, mon Dieu, suis-je bête ! Le voilà ! Il était caché sous ce coussin ! s’exclama-t-elle en brandissant la pochette. Je suis désolée de vous avoir fait courir pour rien.

— Oui, comme la semaine dernière, quand vous m’avez envoyé chercher votre châle à l’auberge où nous nous étions arrêtés pour dîner.

— Je suis une vraie tête de linotte, ma parole ! dit Victoria, puis réalisant que sa patience avait des limites et qu’elle ne pourrait pas éternellement lui faire prendre des vessies pour des lanternes, elle ajouta : je suis navrée de vous avoir donné des frayeurs, Phillip, mais j’ai rencontré par hasard une amie de ma mère qui m’a priée de les accompagner, elle et son mari, jusqu’à leur voiture. Elle m’a ensuite invitée à monter dans la berline pour saluer sa fille. Juste à ce moment-là, la portière a claqué en plein sur le nez de son mari, et le sang a giclé sur ma robe. Le pauvre homme était tellement gêné que j’ai dû le rassurer... je ne pouvais tout de même pas me sauver en courant. Je suis désolée de ne pas avoir prévenu Tom que je m’absentais !

— Bien, j’espère que la prochaine fois vous veillerez à le faire. Avec tous les mécréants qui rôdent la nuit, il n’est pas prudent de s’aventurer ainsi dans les rues. Et puis vous êtes une marquise, ce qui veut dire que non seulement vous avez un rang à tenir, mais que vous êtes une proie toute désignée pour les rançonneurs. Victoria, je tiens énormément à vous et je n’ai pas envie qu’il vous arrive malheur.

— Bien sûr, Phillip. Je ne le referai plus.

Et elle était sincère. La prochaine fois, elle allait devoir mieux s’organiser.

Ils passèrent le reste du trajet pelotonnés l’un contre l’autre comme deux jeunes mariés. Et tandis que Victoria réfléchissait à la façon dont elle allait lui administrer le salvi, Phillip, lui, avait des pensées beaucoup plus coquines. Il était minuit et quart quand Victoria s’approcha de la voiture. Elle frappa un petit coup discret et la portière s’ouvrit. Bizarrement, Max ne lui fit aucune remarque sur son retard. A la place, il donna un coup au plafond pour signaler à Briyani qu’il pouvait se mettre en route.

Assise sur la banquette opposée, Victoria s’efforçait de ne pas penser qu’elle avait trahi son époux.

Elle avait ajouté le salvi au verre de whisky qu’elle lui avait servi après qu’ils aient fait l’amour.

Pelotonnée contre lui dans le grand lit de plume, Victoria avait ensuite feint de s’endormir et attendu que la drogue fasse effet.

— Avez-vous utilisé le salvi ? demanda Max, la ramenant brusquement à la réalité.

— Je n’avais guère le choix si je voulais le protéger, ne pensez-vous pas ?

— Je pense que vous n’avez pas choisi la bonne voie, Victoria, et vous le savez, dit-il en la foudroyant du regard.

Cette fois, Victoria sentit la moutarde lui monter au nez.

— Et vous savez que je me fiche de votre opinion comme d’une guigne.

— Ce qui est fort dommage.

— Voulez-vous savoir ce que je pense ?

Max inclina la tête et elle vit qu’il haussait un sourcil.

— Non, mais vous allez me le dire.

— Je pense que vous êtes jaloux. Purement et simplement jaloux, sans quoi vous ne chercheriez pas constamment à m’humilier.

— Jaloux ?

— Oui, jaloux de notre bonheur à Phillip et à moi. Jaloux de ce que vous n’avez pas et n’aurez jamais, parce que vous êtes un être froid et cruel.

Les mots s’étaient déversés, presque malgré elle, comme un torrent hors de sa bouche  – mais elle savait parfaitement ce qu’elle disait. Elle voulait le blesser tout comme il l’avait fait lui-même à maintes reprises en retournant le couteau de la culpabilité dans son cœur.

La force des émotions qui la submergeaient était telle qu’elle prit peur. Peur que Max ait eu raison malgré tout.

Avait-elle commis une erreur ?

Max resta de pierre pendant tout le reste du trajet jusqu’à Vauxhall Gardens.

Une fois arrivés à destination, Max donna des instructions au cocher. Il paya quatre shillings à l’entrée du parc, puis ils commencèrent à longer l’allée sinueuse en silence.

Des lampions multicolores jetaient des ronds de lumière orange, bleu, jaune et rouge sur les allées empierrées et les kiosques qui proposaient du jambon, des biscuits et du punch. Bien que n’étant jamais venue à Vauxhall Gardens, elle savait qu’il s’y trouvait des tonnelles et des grottes un peu partout. C’était l’endroit idéal pour un rendez-vous galant ou une attaque de vampires. Des couples, des groupes de jeunes gens en quête d’aventures et de jeunes filles accompagnées de chaperons déambulaient dans les allées. Le feu d’artifice s’était terminé une demi-heure plus tôt et les visiteurs commençaient à gagner tranquillement la sortie.

Ils n’avaient parcouru qu’une courte distance quand Victoria sentit sa nuque se glacer. Pas moins de dix vampires devaient rôder dans les parages. Elle avait revêtu un pantalon et une chemise d’homme ce soir, car elle avait besoin d’une grande liberté de mouvements.

Max ouvrait la marche. Juste au moment où la nuque de Victoria se refroidit comme si elle s’était subitement couverte de givre, ils virent quatre morts vivants prêts à fondre sur un groupe de sept jeunes gens.

Sans doute Max et Victoria éprouvaient-ils le même besoin de se défouler, car la bataille fut brève et relativement facile... Les quatre vampires furent transpercés avant que leurs victimes ne songent à prendre la fuite.

Les vampires ayant à peine eu le temps de montrer leurs crocs aux jeunes gens passablement éméchés, Max ne jugea pas utile de les hypnotiser pour effacer l’incident de leur mémoire. À la place, il pressa Victoria de le suivre dans une allée obscure.

Comme ils tournaient au coin d’une haute haie touffue, trois vampires se jetèrent sur eux. L’un d’eux portait un couteau, et avant même qu’elle ait pu réagir, Victoria sentit une douleur aiguë lui transpercer le bras gauche.

Avec un cri de rage, elle leva son bras droit et plongea son pieu dans la poitrine de son agresseur. Coup sur coup, deux petits pops lui indiquèrent que Max avait occis les deux autres. Puis ils reprirent leur chemin sans échanger un mot. Une douleur atroce lui brûlait le bras. Elle tâta sa manche. Elle était trempée. Le bon côté de la chose était que l’odeur du sang allait attirer les autres vampires et qu’ainsi Max et elle pourraient s’acquitter plus vite que prévu de leur mission.

Victoria avait hâte de retourner auprès de son mari qui dormait d’un sommeil paisible et profond grâce aux bons soins de sa peu scrupuleuse épouse.

Furieuse contre elle-même, Victoria laissa libre cours à sa colère durant les deux échauffourées suivantes. Efficaces et rapides, ils décimèrent un à un tous les vampires qui rôdaient ce soir-là dans les jardins de Vauxhall.

Mission accomplie.

Lorsqu’ils s’en retournèrent à la voiture, Victoria tenait son bras blessé. Une douleur lancinante irradiait en pointes de feu dans son épaule tandis qu’elle marchait derrière Max qui avançait à grands pas, sans se soucier de savoir si elle arrivait à suivre.

Ce n’est que lorsqu’ils atteignirent le coche et se furent assis chacun à un bout de la banquette qu’il remarqua qu’elle se tenait le bras. Il donna le signal du départ et la voiture s’ébranla dans un hoquet.

— Qu’avez-vous ? demanda-1-il.

Avant qu’elle ait pu répondre, il huma l’air, puis s’écria :

— Bon Dieu, mais votre manteau est trempé !

— Un bon truc pour attirer les vampires. Nous leur avons réglé leur sort en trois coups de cuillère à pot.

— Otez votre manteau. Vous êtes en train de vous vider de votre sang et vous allez tacher ma banquette.

Victoria lui décocha un regard haineux, mais obtempéra. Lorsqu’elle tira sur la manche de son manteau, elle réprima un cri de douleur. Sa chemise blanche était rouge de sang depuis l’épaule jusqu’au coude. Max examina la plaie et pesta.

— Mais enfin, Victoria, pourquoi n’avez-vous rien dit ? Comment est-ce arrivé ?

— Un des vampires avait un couteau et il m’a attaquée par surprise.

Tout en maugréant dans sa barbe, Max se mit à fourrager dans un petit tiroir placé sous son siège. Il en sortit un paquet de linges propres, un petit bocal et un couteau.

Avec de petits gestes excédés, il découpa sa manche de chemise depuis l’épaule jusqu’au poignet et dénuda son bras.

— Ne bougez pas.

Après avoir épongé le sang, il pressa un linge contre la plaie en appuyant de toutes ses forces et ordonna :

— Gardez-le comme ça pendant une minute. Les saignements commencent à diminuer.

Il ouvrit le bocal. Un parfum de romarin et une autre substance qu’elle ne parvint pas à identifier se répandirent dans l’air. Max ôta le linge et elle laissa sa main droite tomber sur ses genoux.

— Tenez ceci, lui dit-il, en fourrant le bocal dans sa main valide.

Piochant à pleine main dans l’onguent froid et pâteux, il en tartina généreusement la plaie. Lorsqu’il lui banda le bras, il serra si fort que Victoria sentit des fourmillements dans ses doigts. Mais elle ne dit rien.

Enfin, ils approchaient de St Heath’s Row. Max rangea le reste de linges propres et le bocal dans le tiroir puis se renversa sur la banquette.

— Je vous conseille de réfléchir d’ores et déjà à ce que vous allez raconter à votre époux pour expliquer ça, Victoria, car je sens que vous allez devoir déployer des trésors d’imagination.

 

Chasseurs de vampires
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